BRUXELLES, 4 septembre (Reuters) - Il n'est pas certain que la Grande-Bretagne et l'Union européenne soient en mesure de conclure un accord sur leur relation future à la suite du Brexit, a déclaré vendredi le président du Conseil européen, invitant Londres à clarifier son projet sur les aides d'Etat afin que les discussions avancent.
"Tôt ou tard, le Royaume-Uni devra clarifier ce qu'il veut. Il n'est pas possible de quitter le club européen et en même temps de conserver tous les avantages", a dit Charles Michel à Reuters et à cinq autres agences de presse européennes.
"Le Royaume-Uni devrait clarifier sa position. Pour nous, l'équité des règles est déterminante et essentielle", a-t-il ajouté. "Il est impossible qu'ils s'en écartent et qu'il n'y ait pas de conséquences, par exemple sur les droits de douane."
Les propos de Charles Michel interviennent en amont du nouveau cycle de négociations qui s'ouvrira la semaine prochaine à Londres et dont le but est de parvenir à un accord dès l'année prochaine sur des dossiers allant du commerce, à la sécurité, en passant par la coopération dans le nucléaire, les transports et l'aviation.
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne le 31 janvier dernier mais reste soumis aux règles communautaires pendant une période de transition fixée au 31 décembre 2020. Depuis les discussions en vue d'un accord entre le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, et son homologue britannique, David Frost, ont enregistré peu de progrès, notamment sur la question des aides d'Etat.
Selon le Times, les responsables du cabinet du Premier ministre Boris Johnson évaluent seulement à 30% à 40% les chances d'un accord en raison de l'impasse sur les règles en matière d'aides publiques.
Michel Barnier s'est rendu à Londres dimanche dernier pour exhorter la Grande-Bretagne à revoir sa position sur ce dossier, faute de quoi aucun accord ne sera possible, ont déclaré des sources diplomatiques au sein de l'UE.
Charles Michel a dit que Michel Barnier y était revenu les mains vides alors que l'Union européenne considère désormais la fin octobre comme une "date butoir stricte" pour sceller un éventuel accord.
Un haut diplomate de l'UE a évalué les chances d'un accord ou d'un "no deal" à 50-50. Charles Michel n'a pas souhaité commenter le sujet.
"Nous n'avons aucune certitude que nous parviendrons à un accord. J'espère que ce sera possible, mais cela ne se fera pas à n'importe quel prix (...) Nous défendons les intérêts européens."
(Gabriela Baczynska; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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